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Pulp.com
8 juin 2009

J’ai lu Pulp.Com numéro 2

Pulp.com, ce n’est pas Paris-Match ! Merci. On savait. Rien de plus solide à proposer ?
Je veux dire par là, que ça ne se feuillette pas. Ca se lit. Faut prendre du temps, réfléchir, apprécier ( ou pas ) puis se demander en reposant la revue sur la table : « au fond…à quoi ça sert ? »

Certainement pas à promouvoir les ceusses qui y écrivent et se fichent complètement d’être reconnus. Un Soomiz, une Trompette Sournoise ou pire, un Civi Asgard, ça gueule dans le désert sans chercher à convaincre qui que ce soit. Ils ont la rage. Point. Ce sont des romantiques dans le sens profond du terme, des idéalistes béats qui comparent le clair de lune avec les illuminations de nos villes tentaculaires et crachent leur désespoir. La plupart du temps de façon quasi incompréhensible. Ce sont les autistes de notre société de consommation. Les indiens d’Amérique, les derniers Mohicans… j’adore, mais vous n’êtes pas obligés.

Leurs textes sont noirs, puissants, désespérés et inutiles.

Bien sûr, tout ça est baigné de beaucoup d’humour, d’auto-dérision et prête souvent à rire. Mais encore une fois, à quoi ça sert ?

A la page 2 de la revue un ou une certaine Iris Vegan essaie de répondre : « chacun trouvera des arguments pour vous convaincre que le livre est mort, qu’internet c’est l’avenir et qu’à plus ou moins long terme, le papier ne servira plus à grand-chose en matière de littérature. » « Les jeunes ne sont plus demandeurs que d’immédiat et d’éphémère… la génération Kleenex… on prend, on utilise, on jette .» « A quand les livres qui s’autodétruiront si on ne les a pas lus dans la semaine ? »

Je m’interroge. Les grands médias oseraient-ils parler d’un auteur aussi trash de Chuck Palahniuk ? Ou faire des critiques de cinéma aussi brillantes, lucides et intraitables que celles de Traffic ? Je ne crois pas.

Donc Pulp.Com joue un rôle ! Oui, incontestablement… sauf qu’il pourrait obtenir le même résultat à moindres frais, avec un blog.

Alors quoi ?

Je n’ai pas de réponse. Mais dans le doute, je persiste et continue à l’acheter. Non pas pour leur faire plaisir ( ce serait plutôt l’inverse ) mais parce que ce monde a un besoin criant, urgent, de culture. Je ne parle pas de la merde dorée et lessivée qu’on nous débite à la télé… mais de la vraie culture : celle qui secoue, réveille et tire vers le haut.

Pour le reste, sur le plan formel, ce numéro a une chouette couverture, quelques jolies pages de poésie ou de bédé ( on sent un réel effort de mise en page ) mais encore et toujours des textes trop longs, présentés dans des typographies qui ressemblent au bottin de téléphone ( Simulacres ). Faut s’accrocher..

Ah oui ! Une jolie nouvelle d’ Alain Tacquin, le gagnant du concours lancé dans le numéro un, sur le thème « une balle de trop ». Pas mal, nerveux, bien enlevé et pas du tout la balle à laquelle on s’attendait.

Quatre euros. C’est le prix de cet acte de légitime défense. Donné.


Bob

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Commentaires
E
C'est normal, un personnage de Tex Avery peut inverser le sens logique des choses.
D
Moi je commence avec la guillotine et le goulag, je finis pas les idées... on gagne du temps.
E
Je me méfie des idéalistes, ça commence avec de grandes idées et ça finit à la guillotine ou au goulag.
B
Je m'en doutais... ça les énerve, qu'on les compare à de grands romantiques, avec de longues écharpes, des redingotes élimées et les cheveux qui flottent au vent d'une falaise surplombant une mer éclairée par le soleil couchant ( ou levant, au choix ).<br /> <br /> Parce que ça fait grand-guignolesque ! Mais c'est pourtant ce que nous sommes tous... des clowns.<br /> <br /> Ha autre chose... on peut crier en silence !
E
Je ne me considère pas comme un idéaliste et je ne crie pas.
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