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Pulp.com
22 mars 2009

Mais oui, qu'ils rient!

L’Indien à la bouche cruelle, aux paroles rares et empesées de sagesse, c’est sans doute à ses muscles faciaux et son vocabulaire autrefois restreint en anglais qu’on doit cette légende. Car ceux que j’ai connus sont de grands fantaisistes.

Marcus, un Santo Domingo Pueblo au masque austère rendu d’autant plus sombre qu’il n’aimait pas trop ma blancheur – avoir le cœur blanc  n’est pas un atout dans sa tribu – me fait encore rire à son insu : sa femme et ses filles m’ont montré une photo de lui, les lèvres maussades mais les mains polissonnes et baguées de turquoises soutenant deux melons enfilés sous sa chemise.

Mineshaft_tavern

Un autre Indien du même pueblo a tout simplement adoré ma traduction d’une chanson française connue de tous les blagueurs d’antan, Le duc de Bordeaux. « C’est comme ce qu’on chante au village » a-t-il dit, ravi.

Lors du tournage du film « Cheyenne Autumn » de John Ford, ce sont des Navajos qui ont eu les rôles de Cheyennes. Après tout, pour nous les blancs, on n’y voit que du feu et les Indiens principaux étaient des blancs en perruques et fond de teint. Et ces Navajos se sont amusés à dire tout ce qu’ils connaissaient d’irrévérencieux lors des scènes où, imperturbables et d’une dignité à nous faire sentir bien humbles, ils échangeaient des paroles historiques.

Le livre « La robe noire » de Brian Moore - qui a donné naissance au magnifique film du même nom - regorge de gros mots (soigneusement transcrits et traduits par les Jésuites horrifiés de l’époque) qui nous laissent pantois et ont poussé les Jésuites à affirmer que les Algonquins étaient des dégénérés. Et les noms imagés par lesquels ces « nobles sauvages » s’identifiaient entre eux ont, trop souvent hélas, été censurés par la plume puritaine des traducteurs/recenseurs. Mais oui, qu’ils rient ! Et pas un peu…


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Commentaires
S
Ouais après tout... qu'ils rigolent, ils ont survécu à la varicelle, à la variole, et à tout un tas d'autre truc, y compris l'alcoolisme... ils n'ont pour ainsi dire plus rien (hormis des casinos de ce que j'ai compris en regardant les simpson)...<br /> Alors qu'ils rigolent...
N
Cette anecdote est trop géniale, vraiment... J'aimerais en connaitre un peu plus en navajo pour pouvoir capter ces subtilités!! Je pense t'avoir déjà parlé de ce site qui reprenait TOUT le langage codé des codetalkers navajo lors de la seconde guerre mondiale, qui est absolument passionnant. Mais au cas où... <br /> http://www.history.navy.mil/faqs/faq61-4.htm<br /> PS: <br /> 1)Quand donc ferons-nous ce petit voyage au NM...<br /> 2)Je viens de voir un téléfilm assez simple et conventionnel mais sympa sur les Indian storytellers intitulé 'The Dreamkeeper'.<br /> L'histoire de Lakotas qui vont au Gathering of Nations Pow-Wow à Abq... et parsèment leur route d'histoires empruntées aux divers peuples autochtones (comme disent très justement les Québécois...)
E
C'est vrai qu'il a peut-être l'air d'un rouquin :-) Mais il est même un pur pur pur pur membre de la tribu! On le surnommait quand même le Benny Hill local...
R
je ne suis pas indien.
P
Je ne vois pas bien, mais le rouquin à gauche c'est un indien ?
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